Le fameux dépôt...


On en parle comme d'un club mythique, du Studio 54 des nuits gays parisiennes et je suis là pour vous dire : NON.



Le dépôt est une immense backroom située à côté d'un commissariat, 10 rue des ours dans le III ème arrondissement. C'est pas très cher, pas super bien fréquenté, la musique est lourde, l'odeur est parfois gerbante, la décoration inexistante mais l'ambiance bien lugubre comme un club SM new yorkais des 80's. On y va le dimanche soir parce qu'il n'y a plus de films érotiques sur M6 et parce que, après un certain âge, les films érotiques ne suffisent plus pour atteindre un minimum de satisfaction sexuelle.




Vous entrez, vous tombez directement sur la caisse où un type qui, de toute évidence, a la tête de quelqu'un qui déteste son travail, vous remet un ticket moyennant paiement et récupère par la même occasion votre manteau/veste. Et après, vous traversez un petit couloir dominé par des tons rouges... Il y a quelques téléviseurs aussi vieux que les films diffusés (je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu de vieilles productions COLT ou Falcon).


A titre personnel, j'y ai fait de bonnes rencontres. J'ai eu de bonnes parties de plaisir mais je préfère préciser une chose : c'était principalement avec des touristes (américains, anglais, russes, arabes, latino américains, etc.) ou des hommes non parisiens, généralement de province. Je crois que cela tient au fait qu'ils viennent au dépôt vraiment pour s'éclater sexuellement, tirer un coup, bien jouir, éventuellement faire ce qu'ils n'ont pas l'opportunité de faire généralement, relâcher une certaine tension. Paradoxalement, ce sont ces hommes-là qui sont les moins coincés, qui n'ont pas peur de tenter la double pénétration (respect), l'anulingus dans l'obscurité, les pipes multiples... Et il y a de tout : du mec moche avec une super queue mais qui ne fera rien que de jouer les actifs peu inspirés (on sent le mec hétéro désespéré et trop fauché pour se payer une pute qui vient ici, ferme les yeux et imagine que le trou qu'il encule ou dans lequel il glisse sa queue est celui d'une femme), du mec super beau mais mal monté, du mec maigrichon mais excellent baiseur limite dominateur, du mec moyen physiquement comme sexuellement, du mec super moche mais qui baise merveilleusement bien, du poilu, de l'imberbe, de la brute, du fou, du libertin, du connard, du salaud, du gentil garçon, du père de famille homo refoulé qui profite des vacances des petits et de madame, du mec gay trompé qui vient se venger de son copain en se faisant exploser le cul, du mec curieux venu "se renseigner" pour lui ou pour son fils dont il remarque qu'il n'est pas comme les autres garçons, etc.

Bref, vous l'aurez compris : il y a de tout au dépôt et on ne vient ici que pour baiser car ceux qui vous disent l'inverse se foutent de vous. Le dépôt est un baisodrome, pas une boite de nuit gay lambda où l'on parle homophobie et précarité.



D'ailleurs, qui parle au dépôt ? Personne. Encore une fois : ça vient ici pour niquer. Le bar est tenu par des colosses incapables d'être aimables à minima, qui servent très mal leurs boissons parce qu'eux-mêmes savent qu'on vient ici pas pour la musique, la déco ou la bière mais pour niquer jusqu'à la fermeture. J'aurais aimé que l'adolescent que j'étais sache cela avant d'y aller car je pensais naïvement que j'allais y trouver l'amour, bête que j'étais (comme si je n'avais rien appris au Yanko). La faute sans doute au manque d'établissements pour adolescents gays et certainement pas à la culture pornographique gay qui occupe une place centrale dans le milieu que vous le vouliez ou non.

En définitive, le dépôt, je connais, j'y ai été très souvent. C'est un endroit sombre, où il y a peu de place faite à la prévention des MST et au VIH et où on vient pour le plaisir de baiser, pas pour autre chose. Le problème, c'est que c'est cheap, que le personnel est désagréable, qu'on croise encore des minets junkies qui s'y prostituent (ne faites pas semblant de le découvrir) et que ça manque d'un minimum de classe mais à ce prix-là...

Puisque je suis là, j'aimerais rendre hommage à :

  • Le touriste russe qui faisait 2 mètres de haut et au moins 100 kilos de muscles qui m'a enculé (avec capote bien entendu) pendant tout un soir de l'hiver 2008. J'ai tellement aimé que j'ai cru que j'allais en pleurer de plaisir.
  • Au couple de provinciaux qui m'ont pris en main un dimanche après midi : l'un m'a enculé pendant que je suçais l'autre et c'était l'extase
  • Aux mecs qui m'ont caressé à plusieurs mains et fait jouir sans me branler juste avec du doigtage humide, profond et intense
  • Aux pseudos stars du show biz qui se veulent discrètes et qui viennent avec chapeau, imperméable et lunettes noires, la panoplie du mec qui veut qu'on le remarque, et qui te font presque signer un contrat pour ne pas réveler à la presse que tu t'es fait bouffer le cul par un mec qui présente une émission sur une chaîne du service public (on s'en fout).
  • Les mecs qui acceptent de voir la baise comme étant une activité où la sensualité est de mise, c'est à dire qu'ils baisent mais embrassent, calînent et se montrent particulièrement doux avant, pendant et après le sexe
  • Les touristes arabes qui sont les seuls à prendre leur temps de trouver une cabine avec de l'espace qui soit confortable pour qu'on puisse réellement avoir un moment agréable et qui sont les seuls baiseurs qui souhaitent te revoir à l'extérieur pour prolonger l'aventure 



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